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V. — La classification des signes.


5. Sans vouloir créer, à l’instar de D. Greffier, une classification étroite — peut-être un peu arbitraire — on peut admettre, pour l’étude du mécanisme de la correction, la division suivante : le renvoi, la correction, les signes conventionnels proprement dits :

a) Le renvoi est employé dans le texte pour indiquer qu’une modification doit être apportée à la composition là où il se trouve placé : ce signe « renvoie » à la rectification indiquée sur les marges de l’épreuve ;

b) La correction est la modification proprement dite, la rectification apportée à la composition ; la correction est toujours placée dans la marge ; elle est, en outre, et toujours également, accompagnée d’un renvoi analogue à celui qui dans le texte lui impose sa place ;

c) Les signes conventionnels sont par eux-mêmes indicatifs de la correction à effectuer ; pour ce motif, c’est le signe conventionnel lui-même qui, dans la marge, fait généralement office de correction :

1° Parfois, dans le texte, un renvoi appelle le signe conventionnel placé dans la marge et accompagné ou non du renvoi répété : le deleatur (), le signe de l’espacement (), l’indication à retourner () ;

2° D’autres fois, le signe conventionnel, utilisé directement dans le texte (à l’exclusion du renvoi), est répété encore dans la marge, avec ou sans renvoi : la transposition (), le blanc à diminuer (), le blanc à supprimer () ;

3° Enfin, certains signes sont exprimés uniquement dans la composition : tels les interlignes ou blancs de lingots à rectifier, les alinéas à faire suivre, que nombre d’auteurs typographiques ne répètent pas dans la marge ;

4° Exceptionnellement, quelques signes conventionnels — celui de la lettre d’un autre œil () et celui de la lettre gâtée () — sont accompagnés obligatoirement de la correction.