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phique, donnant — avec des indications pour l’exécution des travaux de ville, auxquels on ne peut tracer des règles absolues — une marche unique à suivre dans la composition des labeurs ».

Les auteurs du projet justifiaient ainsi leur pensée, en même temps qu’ils fixaient une limite à leur travail : « Il serait désirable que prît fin un défaut de méthode qui est, nous le croyons, l’apanage exclusif de notre profession. Créer un code qui aurait force de loi dans toutes les imprimeries de France est relativement facile, cette création ayant été approuvée par le Congrès des Maîtres Imprimeurs de 1903. Ainsi serait mis un terme aux nombreuses discussions soulevées dans les ateliers par l’emploi et le choix du meilleur manuel technique.

« Ce code, aussi concis que possible pour pouvoir être vendu un prix minime, aurait sûrement été accepté par tous les ouvriers, à qui il aurait évité bien des ennuis. Avec le bénéfice réalisé sur la vente, on aurait pu indemniser les personnalités typographiques qui auraient bien voulu accepter de le rédiger[1]. »

L’idée d’un code typographique une première fois posée, puis abandonnée pour des raisons diverses, ne devait pas tarder à surgir de nouveau. Au cours d’une réunion tenue le 18 janvier 1908, les membres de la Section de Bordeaux de la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie de France approuvaient la proposition suivante qui leur était soumise par l’un de leurs collègues[2] : « Nomination d’une Commission provisoire, qui serait chargée de préparer les matériaux nécessaires à l’édification d’un code typographique et de les remettre à une autre Commission composée de membres de l’Amicale, de l’Union des Maîtres Imprimeurs et de notabilités typographiques.

« Ce code, qui condenserait et établirait d’une façon uniforme toutes les règles typographiques, pourrait — aussitôt son élaboration par cette dernière Commission — s’imposer et s’étendre dans toute la France. Servant les intérêts de tous, il exalterait la régularité et la beauté des formes de l’art de l’imprimerie, et il donnerait enfin satisfaction aux vœux si souvent formulés par l’élite des lettrés et de la typographie. »

  1. Circulaire des Protes, no 131, janvier 1907.
  2. M. Brugière (Voir Circulaire des Protes : Procès-verbal de la réunion de la Section de Bordeaux, 18 janvier 1908, no 144, p. 16).