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l’adhésion des correcteurs : pour la région parisienne, le Syndicat des Correcteurs de Paris et de la Région parisienne, adhérent à la Fédération des Travailleurs du Livre ; pour le reste du territoire, les diverses sections de la Fédération qui existent dans la plupart des villes ; enfin, pour la France entière, la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie de France.

Il serait certes intéressant de connaître le chiffre des correcteurs adhérents à chacune de ces diverses organisations. L’Amicale des Protes et Correcteurs avait, en janvier 1921, un effectif de 750 membres environ, dont 300 correcteurs au plus[1] ; le Syndicat des Correcteurs de Paris, à la même époque, comptait une moyenne de 150 syndiqués ; enfin, dans l’ensemble des sections fédérales, le chiffre des correcteurs fédérés ne dépassait pas 200. Ainsi le total des correcteurs affiliés à une organisation corporative s’élevait au plus à 700, soit à peine le sixième du nombre total.

Constatons que c’est peu, très peu, et que ce pourcentage est absolument insuffisant.

Si les correcteurs, en raison de leur origine, de leur éducation, de leur situation et aussi d’autres motifs, ne se sentent point attirés vers le syndicat, tout au moins pourraient-ils en plus grand nombre donner leur adhésion à des sociétés amicales typographiques, dont le but n’a rien qui doive effaroucher leur susceptibilité[2].

De ce côté, on ne saurait plus le contester, à notre époque « le correcteur vit trop en dehors de la typographie ».

À l’encontre de ce tableau, on nous permettra de rappeler ici, rapidement, quelques traits de la vie active d’une société amicale exclusivement composée de correcteurs, et dont le souvenir mérite d’être consigné dans cette étude :

En l’an 1664, à Anvers, plusieurs lettrés jetaient les bases d’une association à laquelle ils donnèrent le titre de Société amicale des

  1. Il est difficile de donner une statistique exacte, l’Amicale n’ayant publié aucun annuaire depuis l’année 1907. À cette dernière date, sur un chiffre de 365 membres actifs, l’Amicale ne comptait que 85 correcteurs, soit moins du quart de son effectif total. — Il importe, en outre, de faire remarquer qu’un certain nombre de correcteurs de province font à la fois partie de l’Amicale et de la section de la Fédération des Travailleurs du Livre établie en leur ville.
  2. Voir page 448, note 3.