vénient d’avoir plusieurs formes orthographiques, les unes et les autres également correctes. Ainsi on écrit indifféremment :
assujétir, | assujettir, |
clé, | clef, |
dévouement, | dévoûment, |
gaîté, | gaieté, |
grènetier, | grainetier, |
paie, | paye, |
paraphe, | parafe, |
sèche, | seiche, |
sofa, | sopha, |
tzar, | czar. |
« Il n’est pas rare de trouver dans un manuscrit ces mots et nombre d’autres écrits de plusieurs façons. Dès le début de sa lecture, le correcteur choisira l’une ou l’autre forme ; ayant accepté une forme soit d’après ses préférences, soit plutôt d’après ce qu’il estime être les préférences de l’auteur, il ne s’en départira plus, à moins de raisons fort graves.
« À moins de raisons fort graves » : il ne faut pas oublier en effet que dans les ouvrages en vers le souci de la mesure, du rythme, oblige à des modifications, à des irrégularités qu’il faut subir : û est fréquemment substitué à ue, î à ie, etc.
La théorie trace nombre de règles dont il semble possible, à première vue, de ne point s’écarter, et dont la clarté en même temps que le bon sens paraissent assurer la fidèle application.
Mais la pratique est tout autre ; encore une fois, il y a loin de l’énoncé à l’application, et maintes fois l’uniformité orthographique est soumise à des exceptions que rien ne justifie, sinon la volonté, quelquefois le caprice des écrivains.
« Ainsi nombre de mots tirés du latin ou du grec ont subi, dans les dernières éditions du Dictionnaire de l’Académie des modifications » dont ce n’est point le lieu de discuter le bien-fondé ni les raisons. Si un auteur se refuse à accepter ces modifications, l’attachement aux règles étymologiques est-il un motif suffisant pour autoriser une dérogation à l’orthographe d’usage ? — Sans doute.
Mais, question plus importante : « Le correcteur devra-t-il réformer