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un de ces membres de phrase amphibologique qu’il n’est pas rare de trouver composé avec une incorrection : « à moins qu’on [n’]ait soin de mettre une planchette ».

« L’emploi de la négation, la distinction entre le passé simple et l’imparfait du subjonctif créent fréquemment quelque embarras. Un expédient des plus simples peut faire disparaître le doute : il suffit, en une seconde de réflexion, de remplacer en pensée la troisième personne du singulier par toute autre » …, chose que l’auteur, presque toujours, omet de faire.

II. Toutes ces fautes, « tous ces lapsus calami, commis par l’écrivain qui souvent ne prend pas le temps de se relire, font parfois qu’en présence d’une grave erreur le meilleur des correcteurs doute de ses connaissances. Dès lors, ces lapsus ne peuvent être relevés avec certitude et sans perte de temps que si le correcteur possède pleinement sa grammaire. »

« La manière d’écrire correctement, a-t-on dit, s’acquiert surtout par la pratique » : cette affirmation est exacte, mais non moins exact le fait que sans la connaissance complète de la grammaire la pratique sera impuissante pour acquérir la « manière d’écrire correctement » ; non moins exacte encore la certitude que, sans la mémoire, la pratique et la grammaire seront impuissantes.

« La formule vite et bien, d’une application constante à notre époque », comporte l’obligation pour le correcteur de posséder l’orthographe d’une manière irréprochable : « Les recherches dans une grammaire sont longues ; consulter un dictionnaire, un lexique, ralentit quelque peu la lecture » ; jeter exceptionnellement les yeux sur un mémorandum court et facile à consulter — il en existait autrefois d’excellents, tels ceux de Tassis et de Daupeley-Gouverneur — est l’idéal. Au cours de ses lectures le correcteur doit prendre note de tout mot nouveau, de tout nom ou terme scientifique, littéraire du sportif, qu’il rencontre. S’il éprouve ultérieurement une hésitation, d’un coup d’œil sur son mémorandum imprimé ou manuscrit il évite de longues et fastidieuses recherches. Les avantages de cette méthode sont incontestables : gain appréciable de temps, régularité de marche, sécurité d’orthographe, exercice mnémotechnique remarquable.