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aussi indispensable que dans les imprimeries particulières, les auteurs faisant, même dans les ouvrages courants, un usage fréquent de cette langue en des expressions nombreuses.

Observons enfin que si, d’après les prescriptions de l’arrêté du 7 mars 1912, qui n’ont pas été abrogées, le candidat aux fonctions de lecteur d’épreuves doit exécuter ses corrections « sans la copie et sans le secours d’aucun livre », le candidat au poste de correcteur a la faculté d’utiliser au cours de son examen les lexiques grecs et latins laissés à sa disposition. Sans doute, ce dernier doit, en sus de la correction, effectuer la traduction des textes qui lui sont remis, et cette nécessité peut, à la rigueur, aux yeux de certains justifier une attitude différente ; mais il est aisé de répondre que, pour bien corriger un texte latin ou un texte grec, il est indispensable de pouvoir en connaître par la traduction la signification exacte ; dans une certaine mesure le candidat correcteur se trouve donc avantagé à ce point de vue sur le candidat lecteur.

Il apparaît ainsi que les examens prescrits pour le recrutement des lecteurs d’épreuves et des correcteurs de l’Imprimerie Nationale ne sont point, en théorie, exempts de quelques critiques. Mais que valent, en pratique, ces examens ? Quelle valeur professionnelle accorder aux candidats qui satisfont à leurs prescriptions ? Disons-le de suite, l’Imprimerie Nationale elle-même ne paraît pas se fier entièrement en la garantie que devraient cependant comporter ces épreuves : estimant en effet que le candidat peut parfois, grâce à une chance particulière, sortir de l’examen à son avantage, elle se réserve, pendant un stage de dix mois, le droit de surveiller les capacités techniques et littéraires de l’admissible, ses connaissances scientifiques, ses aptitudes et son application.

Le principe est excellent ; il semble, dès lors, qu’il devrait donner les résultats les meilleurs au point de vue matériel et moral. Le fait serait, d’ailleurs, parfois exact, si nous en croyons, d’après le Journal officiel, M. Louis Marin, député de Meurthe-et-Moselle :

Le 24 novembre 1910, le Parlement discutait le budget de l’Imprimerie Nationale. M. Louis Marin intervint dans la discussion, pour parler assez longuement de l’organisation des ateliers de typographie orientale de cet Établissement. Après avoir fait ressortir l’obligation d’accorder un traitement spécial aux ouvriers et employés chargés