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François-Ambroise Didot parlant du maître imprimeur, Momoro analysant la tâche du correcteur, Brullé indiquant les connaissances exigées du prote, tracent à leurs modèles un programme analogue, les astreignent aux mêmes obligations. Ainsi, avant la Révolution, l’instruction technique et littéraire exigée du patron par les règlements était indispensable au correcteur. Cette instruction était fort étendue, on le voit ; mais ni Didot, ni Brullé, ni Momoro, encore moins sans doute Dominique Fertel que nous avons eu le regret de ne pouvoir consulter, ne songent à s’étonner de l’étendue aussi considérable fixée au savoir de ces travailleurs : préparés par les siècles précédents aux exigences de la profession, ils justifient la nécessité de cette instruction, et parfois même ils en étendent les limites.


III. — Instruction exigée du correcteur
à l’époque actuelle
.recteur


De nos jours, édits du roi, ordonnances, arrêts rendus en Conseil d’État, règlements de l’Université ou du Conseil des Censeurs sont lettre morte. L’imprimerie et la librairie sont libres, et libre aussi pour l’ignare comme pour le savant l’accès à ces professions ; des clés nouvelles donnent entrée à une carrière où les maîtres d’autrefois cherchaient surtout honneur et profit pour les lettres. D’ailleurs, l’imprimerie a pris une telle extension « que l’on s’est vu dans la nécessité de recruter, pour le travail de la correction, soit des typographes, soit des lettrés de plus ou moins grande envergure[1] ».

Cependant l’empreinte des âges précédents est restée si vive, la marque du passé est encore si persistante et, il faut l’avouer, les nécessités de la profession si pressantes, que la tradition s’est conservée presque entière. À l’exemple de François-Ambroise Didot, de Momoro et de Brullé, tous les bons esprits, tous les auteurs techniques exigent du correcteur la double qualité d’érudit et de typographe.

Donnons quelques exemples.

  1. D’après H. Fournier.