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Quelques semaines après, quand ma mère se fut procuré une assistante, je devins la femme d’Édouard Weston. Je n’ai jamais eu lieu de m’en repentir, et suis sûre de ne m’en repentir jamais. Nous avons eu des épreuves à soutenir, et nous savons que nous en aurons encore ; mais nous les supportons ensemble, et tâchons de nous fortifier l’un l’autre contre la dernière séparation, la plus grande des afflictions pour le survivant. Mais si nous songeons au ciel, où nous nous rejoindrons, où le péché et l’affliction sont inconnus, certainement nous pourrons supporter cette dernière épreuve. En attendant, nous nous efforçons de vivre pour la gloire de Celui qui a répandu tant de bénédictions sur notre chemin.

Édouard, par ses persévérants efforts, a accompli de surprenantes réformes dans sa paroisse, et il y est estimé et aimé comme il le mérite : car, quels que soient ses défauts comme homme (et nul n’en est complètement exempt), je défie qui que ce soit de le blâmer comme pasteur, comme époux ou comme père.

Nos enfants, Édouard, Agnès et la petite Mary, promettent beaucoup ; leur éducation, en ce moment, m’est particulièrement confiée, et rien de ce que peuvent donner les tendres soins d’une mère ne leur manque. Notre modeste revenu suffit amplement à nos besoins, et en pratiquant l’économie que nous avons apprise dans des temps plus durs, en ne cherchant pas à marcher de pair avec nos riches voisins, non-seulement nous pouvons vivre dans l’aisance, mais nous trouvons chaque année quelque chose à mettre en réserve pour nos enfants, et aussi quelque chose à donner à ceux qui sont dans le besoin.

Et maintenant, je pense en avoir dit assez.


fin.