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suivrait son ancienne maîtresse ou son nouveau maître ; mais qui finit par obéir au commandement de ce dernier.

« Je ne vous offre pas de vous le rendre, miss Grey, dit M. Weston en souriant, parce que je l’aime.

— Oh ! je ne le désire pas, répondis-je ; maintenant qu’il a un bon maître, je suis contente.

— Vous admettez donc comme chose reconnue que je suis un bon maître ? »

L’homme et le chien partirent, et je rentrai à la maison pleine de reconnaissance envers le ciel pour tant de bonheur, et lui demandant que mes espérances ne fussent pas encore une fois anéanties.




CHAPITRE XXV.

Conclusion.


« Agnès, vous ne devriez pas faire d’aussi longues courses avant le déjeuner, » me dit ma mère, remarquant que j’avais pris une seconde tasse de café, et que je n’avais rien mangé, prenant pour prétexte la chaleur du jour et ma longue promenade. Assurément j’avais la fièvre, et j’étais fatiguée aussi. « Vous poussez toujours les choses à l’extrême ; si vous vous contentiez de faire une petite promenade chaque matin, sans interruption, cela vous ferait beaucoup de bien.

— Eh bien ! maman, c’est ce que je ferai à l’avenir.

— Mais ce que vous venez de faire est pire que de demeurer au lit, ou de vous tenir constamment penchée sur vos livres : vous avez gagné un véritable accès de fièvre.

— Je ne le ferai plus, » dis-je.

Je me cassais la tête pour trouver comment lui parler de M. Weston, car il fallait lui apprendre qu’il devait venir le lendemain. Cependant j’attendis que le service du déjeuner fût enlevé, et je devins plus calme ; m’étant assise à mon dessin, je commençai ainsi :

« J’ai rencontré aujourd’hui sur la plage un ancien ami, maman.

— Un ancien ami ! qui peut-il être ?