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— J’aimerais qu’elle vît le cottage tel qu’il est maintenant ; sa brillante et parfaite propreté vous fait tant d’honneur !

— Cela pourrait lui servir d’exemple.

— Cela peut et doit lui en servir. Il faut qu’elle vienne. »

Il alla à la cuisine.

« Sarah, retardez le thé d’une heure, » dit-il. Puis il la chargea de dépêcher Harry à la rectorerie, lui donnant une note écrite à la hâte par lui-même, et adressée à miss Helstone.

À peine Sarah avait-elle eu le temps de s’impatienter dans la crainte que son thé préparé ne valût rien, que le messager revint, et avec lui le convive invité.

Elle entra par la cuisine, monta tranquillement l’escalier de Sarah pour ôter son chapeau et ses fourrures, et redescendit aussi tranquillement, avec ses belles boucles délicatement lissées, son gracieux vêtement de mérinos, son joli col, et son gai petit sac à ouvrage à la main. Elle s’arrêta pour échanger quelques mots bienveillants avec Sarah, pour regarder le nouveau petit chat qui se chauffait devant le foyer, et pour parler au canari que la soudaine flamme du feu avait éveillé sur son perchoir ; puis elle entra dans le parloir.

L’aimable salut, l’amical accueil, furent échangés avec la tranquillité qui convient à la rencontre entre cousins ; une sensation de plaisir, subtile et calme comme un parfum, se répandit dans la chambre ; la lampe qui venait d’être allumée brillait d’une vive clarté. Sarah apporta le thé.

« Je suis heureux d’être revenu à la maison, » répéta Moore.

Ils se réunirent autour de la table ; Hortense fit principalement les frais de la conversation. Elle congratula Caroline sur l’évidente amélioration de sa santé ; elle fit la remarque que les couleurs et la rondeur de ses joues revenaient. C’était vrai. Il y avait un changement visible en miss Helstone ; tout chez elle semblait élastique ; l’abattement, la crainte, l’air désespéré, avaient disparu. Elle n’était plus accablée, triste, languissante ; elle ressemblait à quelqu’un qui a goûté au cordial de la paix du cœur, et s’est élevé sur les ailes de l’espérance.

Après le thé, Hortense monta au premier étage ; elle n’avait pas fouillé ses tiroirs depuis un mois, et l’envie d’exécuter cette opération était devenue irrésistible. Pendant son absence, la parole passa à Caroline. L’agréable facilité et l’élégance de