rait savoir comment il était, et si elle pouvait faire quelque chose pour lui.
— Je ne ferai pas cela.
— Vous êtes changé. Vous étiez si bienveillant hier soir !
— Venez ; nous ne devons pas demeurer dans ce bois ; il fait trop froid.
— Mais avant de m’en aller, promettez-moi de revenir demain avec des nouvelles.
— Je ne promets pas des choses semblables ; je suis d’une santé beaucoup trop délicate pour promettre et tenir de tels engagements dans la saison d’hiver ; si vous saviez quel mal j’avais dans la poitrine ce matin, et comme je me suis passé de déjeuner et j’ai été rossé par-dessus le marché, vous sentiriez combien il est imprudent de me faire venir ici dans la neige.
— Êtes-vous réellement maladif, Martin ?
— Est-ce que je n’en ai pas l’air ?
— Vous avez les joues roses.
— C’est la fièvre. Voulez-vous venir, oui ou non ?
— Où ?
— Avec moi. J’ai été un fou de ne pas apporter un manteau ; je vous aurais empêchée de grelotter.
— Vous retournez chez votre mère ; mon chemin est dans la direction opposée.
— Mettez votre bras sous le mien ; je prendrai soin de vous.
— Mais, le mur, la haie, c’est si difficile à escalader ! et vous êtes trop jeune et trop faible pour m’aider sans vous blesser.
— Vous passerez par la porte.
— Mais…
— Mais !… mais !… Voulez-vous, oui ou non, vous confier à moi ? »
Elle le regarda dans les yeux.
« Je crois que oui, dit-elle. Tout, plutôt que de m’en retourner dans l’anxiété où je suis venue.
— Je ne puis répondre de cela. Je vous promets cependant ceci : laissez-vous diriger par moi, et vous verrez Moore vous-même.
— Moi-même ?
— Vous-même.
— Mais, cher Martin, sait-il… ?
— Ah ! je suis cher, maintenant. Non, il ne sait pas.
— Et votre mère, et les autres ?