ses devoirs envers elle. Allons, cessez de vous échauffer, mon oncle, je vais vous dire son nom.
— Vous me le direz, ou bien…
— Écoutez ! C’est Arthur Wellesley, lord Wellington. »
M. Sympson se leva furieux : il bondit hors de la chambre, mais il rentra immédiatement, ferma la porte et reprit son siége.
« Madame, vous allez répondre à ceci : Vos principes vous permettraient-ils d’épouser un homme sans fortune, un homme au-dessous de vous ?
— Un homme au-dessous de moi, jamais.
— Miss Keeldar, épouseriez-vous un homme pauvre ?
— Quel droit avez-vous, monsieur Sympson, de me demander cela ?
— J’insiste pour le savoir.
— Vous ne prenez pas la bonne manière.
— La respectabilité de ma famille ne sera pas compromise.
— Excellente résolution : tenez-la.
— Madame, c’est vous qui la tiendrez.
— C’est impossible, monsieur, puisque je ne fais pas partie de votre famille.
— Est-ce que vous nous désavouez ?
— Je dédaigne votre dictature.
— Qui épouserez-vous, miss Keeldar ?
— Non M. Sam Wynne, parce que je le méprise ; non sir Philippe Nunnely, parce que je l’estime seulement.
— Qu’avez-vous en vue ?
— Quatre candidats rejetés.
— Une semblable obstination est inexplicable, à moins que vous ne soyez sous une influence impropre.
— Que voulez-vous dire ? Il y a certaines phrases qui ont le pouvoir de me faire bouillir le sang. Influence impropre ! Qu’est-ce que cette expression de vieille femme ?
— Êtes-vous une jeune lady ?
— Je suis mille fois mieux que cela ; je suis une honnête femme, et je veux être traitée comme telle.
— Savez-vous (se penchant mystérieusement en avant et parlant avec une effrayante solennité), savez-vous que le voisinage est plein de rumeurs sur vous et votre tenancier banqueroutier, l’étranger Moore ?
— Vraiment !