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pause. Miss Keeldar tenait les yeux fixés sur le joli tapis vert et blanc. Il n’y avait pas de réponse à faire ; elle n’en fit aucune.

« J’ai appris, continua-t-il lentement, j’ai appris une circonstance qui me surprend. »

Appuyant sa joue sur son index, elle attendit qu’on lui fit connaître la circonstance.

« Il paraît que le prieuré de Nunnely est fermé, que la famille est retournée à sa résidence ordinaire. Il paraît que le baronnet… que le baronnet… que sir Philippe lui-même a accompagné sa mère et ses sœurs.

— Vraiment ! dit Shirley.

— Puis-je vous demander si vous partagez l’étonnement avec lequel j’ai appris cette nouvelle ?

— Non, monsieur.

— Est-ce une nouvelle pour vous ?

— Oui, monsieur.

— J’entends, j’entends, poursuivit M. Sympson, s’agitant alors sur sa chaise, et quittant la phraséologie brève et assez claire dont il s’était servi jusque-là, pour retourner au style verbeux, confus et irritable, qui lui était habituel ; j’entends avoir une complète explication. Je ne veux pas être joué. J’insiste pour… pour interroger à ma manière. Je veux qu’il soit fait réponse à mes questions. Je veux des réponses claires et satisfaisantes. Je ne suis pas homme à me laisser jouer ! C’est une chose étrange et extraordinaire, une chose très-singulière ! Je pensais que tout allait bien, et voilà que la famille est partie !

« Je suppose, monsieur, qu’ils avaient le droit de partir.

Sir Philippe est parti ! »

Shirley releva ses sourcils : « Bon voyage ! dit-elle.

— Cela ne sera pas : il faut que cela change, madame. »

Il tirait sa chaise en avant, il la repoussait en arrière ; il paraissait tout à fait en fureur.

« Allons ! allons, mon oncle ! dit Shirley, ne commencez pas à jeter feu et flamme, ou nous ne ferons rien de bon. Demandez-moi ce que vous voulez savoir ; je suis aussi désireuse que vous d’en vernir à une explication : je vous promets de sincères réponses.

— Je veux savoir, je demande à savoir, miss Keeldar, si sir Philippe vous a fait l’offre de sa main.