bout derrière lui, tenant la chandelle, et le regardant dessiner la roche neigeuse, le pin, le daim couché dessous, et la demi-lune au-dessus.
— Où sont ses dessins, Harry ? Caroline désirerait les voir.
— Dans son portefeuille ; mais il est fermé, et il a la clef.
— Demandez-la-lui lorsqu’il rentrera.
— Vous devriez la lui demander vous-même, Shirley ; vous êtes réservée avec lui maintenant ; vous êtes devenue pour lui une fière lady : j’ai remarqué cela.
— Shirley, vous êtes réellement une énigme, murmura Caroline à son oreille. Quelles étranges découvertes je fais maintenant jour par jour ! Moi qui pensais avoir votre confiance ! inexplicable créature ! même ce jeune garçon vous blâme.
— J’ai oublié le bon vieux temps, vous voyez, Harry, dit miss Keeldar, répondant au jeune Sympson, et n’ayant pas l’air d’entendre Caroline.
— Ce que vous n’auriez jamais dû faire ; vous n’êtes pas digne d’être l’étoile du matin d’un homme, si vous avez une si courte mémoire.
— L’étoile du matin d’un homme, vraiment ! et par cet homme vous voulez vous désigner vous-même, je suppose. Allons ! buvez votre lait frais pendant qu’il est chaud. »
Le jeune boiteux se leva et se dirigea clopin-clopant vers le feu. Il avait laissé sa béquille près de la cheminée.
« Mon pauvre cher infirme ! murmura Shirley de sa plus douce voix, en l’aidant à marcher.
— Qui aimez-vous le mieux de moi ou de Sam Wynne, Shirley ? demanda le jeune garçon en s’asseyant dans la chaise à bras.
— Oh ! Harry ! Sam Wynne est l’objet de mon aversion : vous êtes mon favori.
— De moi ou de Malone ?
— Vous encore, mille fois.
— Cependant ce sont de grands jeunes hommes qui ont des favoris et six pieds de haut.
— Tandis que vous, aussi longtemps que vous vivrez, vous ne serez jamais autre chose qu’un pâle petit boiteux.
— Oui, je le sais.
— Cela ne doit pas vous attrister. Ne vous ai-je pas dit souvent qu’il y avait un homme qui était presque aussi petit, aussi