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quand une affection nouvelle, ranime, les sympathies du cœur, quand nous perdons un ami qui nous délaisse ou une illusion qui s’envole, il est doux de pouvoir évoquer, les figures familières et tendres du foyer domestique, celles dont le sourire encouragea, nos premiers plaisirs et dont les caresses séchèrent nos premières larmes. Ce bonheur dans le passé, me manque presque entièrement. Orpheline, dès de berceau, je n’eus pas même un frère ni une sœur pour les associer à mes jeux. Des parents éloignés m’avaient recueillie, par charité probablement… Ah ! qu’il y a loin du toit le plus hospitalier à la maison paternelle !

J’eus, du moins une bonne, marraine, et le temps que j’allais passer chaque année chez elle est encore mon plus riant souvenir.

Ma marraine, habitait une jolie maison à Olney, ancienne, et paisible ville où l’on aurait pu croire à l’éternité du dimanche, tant, il s’y faisait peu de bruit, tant toutes choses y avaient un air de calme, de propreté et de contentement. Ma marraine s’appelait mistress Graham. Son mari, qui avait exercé la profession de médecin, était mort jeune, et il l’avait, laissée veuve avec un fils unique, Mistress Graham, à l’époque dont je parle, était, belle encore, de taille imposante, plus brune qu’on ne l’est généralement sous le ciel de l’Angleterre. J’en-