fortune par la dépense qu’ils faisaient d’ordinaire. La mère du stewart ne tarissait donc pas sur leur éloge, et la plus bruyante réception les attendait. La famille Watson se composait de quatre membres deux hommes et deux femmes. En même temps, je vis arriver une jeune personne escortée par un monsieur fort, respectable et qui avait l’air souffrant. Les deux groupes offraient un parfait contraste : les Watson avaient l’aplomb, des gens riches et la vulgarité des parvenus ; les deux femmes, jeunes toutes les deux et dont l’une était fort belle, mais d’une beauté toute physique et sans expression, se faisaient surtout remarquer par des toilettes hors de situation, si je puis m’exprimer ainsi. Leurs chapeaux surchargés de fleurs, leurs robes de soie, éclatante, leurs mantes de velours, faisaient un ridicule effet sur le pont humide du bateau. Les deux hommes étaient petits, trapus, tous les deux chargés d’embonpoint. Le plus âgé, le plus lourd, le plus commun, était l’époux de la plus jeune femme, et lorsqu’elle vint d’un air souriant m’offrir un des pliants qu’ils avaient d’abord accaparés, je ne pus, m’empêcher de la plaindre et de me demander comment cette jeune fille d’une beauté peu relevée, mais réelle, riche elle-même apparemment, avait épousé ce tonneau.
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