— Peut-on sonner pour appeler Henriette ? demanda bientôt la petite voix.
Je sonnai ; Henriette arriva.
— Henriette, il doit être temps de me coucher, lui dit sa petite maîtresse. Savez-vous où est mon lit ?
Henriette fit un signe affirmatif.
— Couchez-vous dans ma chambre, Henriette ?
— Non, missy, répondit la bonne. Votre lit est dans la chambre de cette demoiselle.
Polly ne quitta pas encore son tabouret ; ses regards se fixèrent sur moi. Après quelques instants d’observation silencieuse et de réflexion, elle sortit de son coin.
— Je vous souhaite le bonsoir, madame, dit-elle à mistress Graham…
Et elle passa muette devant moi.
— Bonsoir, Polly, lui dis-je.
— Pourquoi nous dire bonsoir ? Nous couchons dans la même chambre, fut sa réplique.
Et elle disparut du salon. Nous entendîmes Henriette lui proposer de la prendre à bras pour monter l’escalier.
— C’est inutile, répondit-elle.
Et son petit pied s’évertua à gravir les marches.
En allant me coucher une heure après, je trouvai Polly tout éveillée encore. Elle avait