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de bois de houx, les cruches d’argent rangées sur un plateau et prêtes pour être remplies d’ale chaud avant le dîner ; et par-dessus tout, la pureté sans tâche de ce qui était particulièrement confié à mes soins, du plancher récuré et bien balayé. J’admirais intérieurement chacun de ces objets autant qu’il convenait ; puis je me rappelais comment le vieil Earnshaw avait l’habitude de venir quand tout était en place, et de m’appeler une petite fille bien adroite et de glisser un shelling dans ma main comme cadeau de Noël ; et de là je vins à penser à son attachement pour Heathcliff, à la peur qu’il avait que l’enfant n’eut à souffrir après sa mort de la négligence des siens ; et cela me conduisit naturellement à considérer la situation présente du pauvre garçon ; et au lieu de chanter je sentis une envie de pleurer. Pourtant, je me dis bientôt qu’il serait plus sage d’essayer de réparer quelques-uns des torts commis envers Heathcliff que de verser des larmes sur eux : je me levai et allai dans la cour pour le chercher ; je le trouvai caressant le poil lustré du nouveau poney dans l’étable, et nourrissant les autres bêtes à son habitude.

— Hâtez-vous, Heathcliff, lui dis-je, on est si bien dans la cuisine, et Joseph est remonté : hâtez-vous, et laissez-moi vous habiller gentillement avant que miss Cathy ne sorte de sa chambre, et alors vous pourrez vous asseoir ensemble, avec tout le foyer pour vous deux, et avoir une longue causette jusqu’au moment de vous coucher.

Il continuait son travail sans tourner une seule fois la tête vers moi.

— Venez, viendrez-vous ? continuai-je ; il y a un petit gâteau pour chacun de vous, qui sera prêt dans un instant ; et vous avez besoin d’une demi-heure pour vous habiller.

J’attendis cinq minutes, mais n’obtenant aucune réponse,