Page:Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent, 1946.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chapitre XIV


Dès que j’eus fini de lire cette lettre, j’allai trouver le maître. Je lui annonçai que sa sœur était arrivée à Hurle-Vent, qu’elle m’avait écrit pour me faire part du chagrin que lui causait l’état de Mrs Linton et de son ardent désir de le voir ; j’ajoutai qu’elle souhaitait qu’il voulût bien lui faire parvenir aussitôt que possible un gage de pardon, par mon entremise.

— De pardon ! dit Linton. Je n’ai rien à lui pardonner, Hélène. Vous pouvez aller à Hurle-Vent cette après-midi, si vous voulez, et lui dire que je ne suis pas irrité, mais affligé de l’avoir perdue ; d’autant plus que je ne puis croire qu’elle soit jamais heureuse. Il ne saurait cependant être question pour moi d’aller la voir ; nous sommes séparés pour toujours. Si elle veut réellement m’obliger, qu’elle persuade le coquin qu’elle a épousé de quitter le pays.

— Et vous ne lui écrirez pas un petit mot, monsieur ? demandai-je d’un ton suppliant.

— Non ; c’est inutile. Mes rapports avec la famille de Heathcliff seront aussi rares que les siens avec la mienne. Ils n’existeront pas !

La froideur de Mr Edgar me découragea extrêmement. Pendant tout le trajet à partir de la Grange je me