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de préférence à celui de Catherine. Avec raison, pensais-je, car il était bon, loyal, honorable ; et elle… on ne pouvait pas dire qu’elle fût l’opposé, mais pourtant elle semblait se permettre une telle licence que j’avais peu de foi dans ses principes et encore moins de sympathie pour ses sentiments. Je souhaitais qu’il arrivât quelque chose qui aurait eu pour effet de débarrasser les Hauts et la Grange de Mr Heathcliff, sans éclat, nous laissant comme nous étions avant son arrivée. Ses visites étaient un perpétuel cauchemar pour moi et, je le soupçonnais, pour mon maître aussi. Son séjour à Hurle-Vent me causait une oppression inexplicable. Je sentais que Dieu avait abandonné à ses vagabondages pervers la brebis égarée et qu’une bête malfaisante rôdait entre elle et le bercail, attendant le moment de bondir et de détruire.