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d’autres occupations devaient me convenir davantage ; d’ailleurs je voulais rester à Bruxelles.

« Je ne connais pas dans cette ville de position à prendre, répondit M. Brown ; à moins cependant que vous ne soyez disposé à entrer dans l’enseignement ; je suis lié avec le chef d’une grande institution qui cherche dans ce moment-ci un professeur de latin et d’anglais.

— Cela me conviendrait à merveille, monsieur, répliquai-je, saisissant avec ardeur la proposition qui m’était faite.

— Comprenez-vous assez bien le français pour enseigner l’anglais à des Belges ? » demanda M. Brown.

Je pouvais répondre par l’affirmative : j’avais appris cette langue avec un Français même ; je la parlais d’une manière intelligible, sinon très-couramment ; je la lisais avec facilité et je l’écrivais d’une façon convenable.

« Dans ce cas, répondit M. Brown, je crois pouvoir vous promettre cette place de professeur. M. Pelet ne refusera certainement pas la personne que je lui aurai proposée ; revenez ce soir à cinq heures, je vous mettrai en rapport avec lui. »

Je remerciai M. Brown et je partis pour revenir dans la soirée. Maintenant que j’avais accompli la tâche que je m’étais imposée, je pouvais prendre quelques instants de plaisir, regarder autour de moi et flâner librement ; jouir de la pureté du ciel, de la douceur de l’air, admirer la rue Royale, les hôtels qu’elle renferme, tout jusqu’aux palissades et aux portes du parc. Je me souviens de m’être arrêté devant la statue du général Belliard, d’avoir monté le grand escalier qui se trouve un peu plus loin ; et je me rappelle qu’ayant jeté les yeux dans une rue étroite située en face de moi, je vis gravé sur la porte d’une grande maison : « Pensionnat de