Je m’inclinai et je partis sans attendre les commentaires que cette nouvelle pouvait lui inspirer.
Le soir du-même jour, quelques instants après le dîner, le domestique m’apporta un petit paquet ; l’adresse en était d’une écriture bien connue et que je n’espérais plus revoir. J’étais seul dans ma chambre ; je m’empressai d’ouvrir ce paquet : il contenait quatre pièces de cinq francs et la lettre suivante, qui était écrite en anglais :
Monsieur, « Je me suis présentée hier chez Mlle Reuter à l’heure où vous finissiez votre leçon ; j’ai demandé si je pouvais entrer dans la classe, parce que j’avais à vous parler ; Mlle Reuter est venue elle-même m’apporter la réponse, et m’a dit que vous étiez déjà parti ; quatre heures n’étaient pas encore sonnées ; j’ai donc pensé qu’elle se trompait, mais j’en ai conclu que je ne serais pas plus heureuse une autre fois et qu’il était inutile de faire une nouvelle tentative. D’un autre côté, je fais tout aussi bien de vous écrire que de chercher à vous voir ; ma lettre enveloppera les vingt francs que je vous dois pour les leçons que j’ai reçues de vous, et, si elle ne vous exprime pas tous les remercîments que j’y ajoute, si elle ne vous dit pas adieu comme j’aurais voulu le faire, si elle ne vous dit pas combien je suis triste en pensant qu’il est probable que je ne vous reverrai plus, mes paroles auraient encore été plus impuissantes à s’acquitter de cette tâche ; en face de vous, j’aurais balbutié quelque phrase inintelligible, qui, au lieu de rendre ce que j’éprouve, n’aurait pu que dénaturer mes sentiments. Il vaut donc mieux qu’on m’ait refusé de vous voir.
« Vous avez remarqué, monsieur, dans mes composi-