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« Eh bien, mauvais sujet ! me cria notre chef d’institution comme je mettais le pied sur la première marche de l’escalier ; où allez-vous donc ? venez que je vous gronde un peu !

— Je vous demande pardon, monsieur, d’être arrivé si tard ; ce n’est vraiment pas ma faute, lui dis-je en le suivant dans son salon particulier.

— C’est précisément ce que j’ai besoin d’apprendre, » me répondit M. Pelet en m’introduisant dans une petite pièce confortable où brûlait un bon feu de bois.

Il sonna, dit au domestique d’apporter le café, me désigna un fauteuil, et je me trouvai au coin d’une bonne cheminée, en face d’un homme aimable et à côté d’un guéridon chargé d’une cafetière, de deux tasses et d’un sucrier abondamment rempli. Tandis que M. Pelet choisissait un cigare, ma pensée se reportait vers les deux maîtres d’étude que j’entendais s’égosiller dans la cour, où leur voix enrouée n’obtenait aucun résultat.

« C’est une grande responsabilité que la surveillance des enfants, remarquai-je.

— Plaît-il ? dit M. Pelet en me regardant.

— Il me semble, répondis-je, que MM. Yandam et Kint doivent être parfois bien fatigués de leur besogne.

— Des bêtes de somme ! » murmura le chef d’institution d’un air méprisant.

Je lui offris une tasse de café.

— Servez-vous, mon ami, me dit-il d’un ton affable, et racontez-moi ce qui vous a retenu chez Mlle Reuter ; les leçons finissent à quatre heures, dans son établissement comme dans le mien ; et il en était plus de cinq lorsque vous êtes revenu.

— Mlle Reuter désirait causer avec moi.

— Ah ! vraiment ! et sur quel sujet ? puis-je le demander ?