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ployer sa popularité au service du bon ordre, publiait, de son côté, une proclamation conçue en ces termes :

« Vos magistrats sont profondément affligés des désordres qui viennent troubler la tranquillité publique. Ce n’est pas vengeance que demande le peuple de Paris, qui est toujours le peuple des trois grands jours, le peuple le plus brave et le plus généreux de la terre, mais justice. Une démarche inopportune (l’adresse de la Chambre des députés) a pu faire supposer qu’il y avait concert pour interrompre le cours ordinaire de la justice à l’égard des anciens ministres ; des délais qui ne sont autre chose que l’accomplissement des formes qui donnent à la justice un caractère plus solennel sont venus accréditer, fortifier cette opinion. De là cette émotion populaire qui, pour les hommes de bonne foi, les bons, n’a d’autre cause qu’un véritable malentendu. Je vous déclare donc en toute assurance, mes concitoyens, que le cours de la justice n’a été ni suspendu ni interrompu, et ne le sera pas. »

De telles déclarations faites au nom du gouvernement n’étaient manifestement autre chose qu’un blâme infligé à la très grande majorité de