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Le lendemain, à neuf heures du matin, le roi descendit de ses appartements dans la cour du Palais-Royal, accompagné du prince royal, du général La Fayette et du maréchal Gérard, ministre de la guerre, au moment où les postes de la garde nationale allaient être relevés, et, faisant rassembler ces braves citoyens autour de lui, il les remercia du zèle, de la promptitude et du bon esprit avec lesquels ils avaient réprimé la ridicule tentative d’agitateurs insensés.

« Ce que je veux, c’est que l’ordre public cesse d’être troublé par les ennemis de cette liberté réelle, et des institutions que la France a conquises, et qui peuvent seules nous préserver de l’anarchie, et de tous les maux qu’elle entraîne à sa suite. »

Mais, tandis que le roi se félicitait ainsi d’avoir échappé aux furieux qui prétendaient le contraindre à leur livrer la tête des ministres, Monsieur son garde des sceaux faisait insérer au Moniteur, sans en prévenir ses collègues, un article qui promettait, ou à peu près, que la justice aurait son cours, et renvoyait aux calendes grecques le vœu exprimé par la Chambre des députés ; et le préfet de la Seine, encouragé par ce bel exemple, et pressé d’em-