Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rentrés à Paris, non sans quelque désordre dans leur marche nocturne, échauffés par la fatigue et le vin qu’ils prenaient dans les cabarets sur leur passage, ils se représentèrent vers deux heures et demie du matin aux portes du Palais-Royal, dans l’intention de redemander ou de faire relâcher leurs camarades, arrêtés dans la soirée. L’alarme fut grande ; les détachements qui s’y étaient portés la veille s’étaient retirés mais quelques compagnies de la 6e légion avaient suivi le mouvement des factieux et le colonel Marmier de la 1re légion, averti de leur arrivée, avait remis sur pied un fort détachement de sa légion, avec lequel il se portait, au pas de course, au secours du Palais-Royal, qui n’était défendu que par un demi-bataillon de la 5e, en sorte que les factieux, se trouvant cernés des deux côtés, par la rue Saint-Honoré et par les rues adjacentes, furent bientôt réduits à se rendre à discrétion. On se contenta d’arrêter une centaine des plus mutins, parmi lesquels était l’homme à cheval qui semblait les diriger, et qui furent à l’instant conduits à la préfecture de police ; quelques-uns furent traduits à la cour d’assises et punis seulement de quelques mois de prison. »