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adresse au roi qui promettait tout, sans rien compromettre.

Le 10 octobre, après avoir reçu la réponse du roi, la Chambre s’ajourna indéfiniment, le délai de la prorogation ne devant pas dépasser néanmoins le 10 du mois de novembre.

Cet intervalle fut consacré aux élections dans cinquante-cinq départements, c’est-à-dire dans les deux tiers de la France. Les vacances s’élevaient au chiffre de cent trente-cinq, elles provenaient des démissions successives. Les élections furent partout calmes et régulières ; les choix favorables non seulement au gouvernement en général, mais à la majorité du ministère.

C’eût été, pour nous, un bon renfort, mais les événements ne nous permirent pas d’en profiter. Les événements firent éclater au grand jour non seulement la division qui fermentait dans le sein du ministère, mais celle qui se préparait dans chaque ministère.

Je ne fus pas le dernier à m’en apercevoir.

M. Benjamin Constant, ainsi que je l’ai dit, était président de la première, c’est-à-dire de la plus importante section du conseil ; il ne nous avait jamais fait, je l’ai dit encore, l’honneur d’y siéger,