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des assemblées populaires, et soutint que leur langage séditieux était justifié et au delà par la faiblesse du ministère et ses ménagements imprudents envers le parti vaincu.

Encouragé par ce bon exemple, plus libre d’allure et de position, M. Mauguin se hâta de demander, en des termes qui l’auraient fait rappeler à l’ordre par tout autre président que M. Laffitte, qu’une enquête fût instituée sur l’état du pays et la conduite du ministère ; proposition qui ne fut point écartée par l’ordre du jour, mais renvoyée au 29 septembre.

C’était, pour nous, un premier échec, et de la part de notre majorité un acte de timidité sinon d’abandon, et ce fut sous de tels auspices qu’intervint la discussion sur la mise en jugement des ministres.

Elle ne prit qu’un seul jour.

La défense, entreprise avec loyauté et soutenue avec courage par les principaux de la droite, porta non point sur le fond même des choses, on faisait bon marché des ordonnances, mais sur cette proposition plus spécieuse que solide, à savoir qu’en faisant peser sur Charles X la responsabilité des actes imposés par lui à ses ministres, on avait