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rendre à la procession les honneurs militaires.

Il est juste d’ajouter qu’il en profita pour faire signer une pétition contre la peine de mort, laquelle fut couverte par plusieurs milliers de noms appartenant à toutes les classes de la société.

Ce fut enfin le 23 septembre qu’une commission, nommée ad hoc sur la proposition de M. de Salverte, rendit compte à la Chambre des députés de la situation où se trouvaient les complices du roi déchu (hélas ! le terme n’est que trop juste) et prit sur elle de commencer les poursuites.

Ce rapport fut présenté par M. Bérenger, magistrat éclairé, libéral et bien vu dans tous les partis.

Tel était l’état des esprits et l’évidence des faits que cette commission, je le répète, n’hésita point à s’ériger, de son propre chef, en chambre d’instruction, sauf à réclamer de ses commettants les pouvoirs qui lui manquaient pour y procéder, et qui lui furent également accordés sans hésitation. C’était déroger à tous les principes, ainsi que j’ai pris soin de l’indiquer dans une autre occasion ; mais personne ne s’en fit scrupule ; personne même ne le remarqua. Tout s’y passa comme de droit, mandats, citations, saisie de papiers et de pièces de conviction, interrogatoires et le reste.