Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conque, le parti, dis-je, de soumettre à l’approbation des Chambres le chiffre du contingent, appelé, chaque année, pour le recrutement, de l’armée. Ç’avait été, ainsi que j’en ai fait mention en son temps, un grand sujet de débat entre le parti doctrinaire et le ministère de 1818. Nous avions été vaincus ; devenus vainqueurs, ce que nous avions réclamé, nous le fîmes de bonne grâce ; pratiquement la chose avait peu d’importance.

Je note également en passant le crédit de 60 millions ouvert au ministre des finances pour avances à l’industrie dans la crise que nous traversions (il fallait que cette mesure fût bien nécessaire pour que M. Louis s’y résignât), et successivement des crédits votés jusqu’à concurrence de 67 490 000 francs pour faire face aux dépenses de l’expédition d’Alger. Il ne faut pas oublier ici que cette expédition, entreprise par le gouvernement déchu, dans son propre intérêt, et contre le vœu et l’intérêt du pays, n’était pas alors aussi populaire qu’elle l’est devenue depuis, à mon regret, et que peu s’en fallut qu’elle ne figurât à titre de grief dans le procès des ministres.

Il vint enfin, ce triste procès qui devait préparer et précipiter notre chute, ce qui n’était un grand