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tous les jours durant mon court passage aux affaires. J’y étais de tout cœur ; j’avais beaucoup réfléchi et écrit quelque peu sur l’objet de son travail, et je ne désespérais pas absolument d’y laisser quelques traces de mes idées personnelles, à valoir ce que de raison. Ce qu’il en advint, je l’expliquerai bientôt en exposant l’ensemble des opérations dont la direction m’était officiellement confiée ; mais il me faut reprendre, avant tout, le fil, et suivre rapidement le mouvement des affaires générales.

Nous avions grand’peine à sortir du provisoire ; je comprends sous ce nom la mesure qui rouvrait définitivement la France aux bannis de 1816, puisqu’il semblait indispensable de ne point l’étendre aux membres de la famille Bonaparte.

J’y comprends également le rapport présenté aux deux Chambres par le ministre de l’intérieur, sur l’ensemble des changements opérés, tant dans le personnel que dans le matériel des services publics, durant le premier mois de notre administration.

Ce rapport ou plutôt cette communication sans caractère déterminé, sans dénomination officielle, n’était guère autre chose qu’une réponse au déluge de sollicitations qui pleuvaient sur nous, à