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ralité, en abrogeant, pro parta quâ, la loi du sacrilège, et de virilité politique en autorisant l’arrestation régulière de M. de Polignac et de M. Peyronnet saisis et détenus sur la clameur publique.

Ces signes de vie ne l’affermissaient qu’à demi.

L’assiette des pouvoirs publics, si l’on ose ainsi parler, se trouvait régularisée, au moins provisoirement, et les premières assises du nouveau régime posées à titre de pierre d’attente ; restait à en faire autant quant à nos rapports avec les puissances étrangères, au fur et à mesure des actes de reconnaissance qui nous étaient successivement adressés.

Le maréchal Mortier fut envoyé comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg ; le maréchal Maison à Vienne ; mon vieil ami Rumigny à Berlin ; le duc d’Harcourt à Madrid ; M. de Barante à Turin ; M. de Latour-Maubourg à Rome ; M. Bertin de Vaux à La Haye ; M. Sérurier à Washington. Toutes ces nominations, concertées entre le roi et M. Molé, furent accueillies, sans difficulté par le conseil et bien vues par le public ; mais l’ambassade d’Angleterre devint entre nous et au dehors une pierre d’achoppement.

Notre roi, dans le secret de son cœur, destinait