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trois membres à l’entrée de la session ; c’était quelque chose, même beaucoup, vu sa composition originaire et son épuration récente. Le nombre grossit peu à peu, par des arrivées successives et des retours imprévus.

Ce fut le contraire dans l’autre Chambre ; au début, huit députés seulement donnèrent leur démission mais, dans les quelques jours qui suivirent, quarante ou cinquante autres se ravisèrent et suivirent leur exemple.

L’incertitude sur un point aussi délicat ne pouvait être tolérée. Elle était également contraire à la dignité de toutes les parties intéressées, gouvernement, pairs et députés. On convint bientôt (19 et 23 août), non sans quelque peu de grimaces, qu’un délai de quinze jours serait assigné aux députés, et d’un mois aux membres de la Chambre des pairs pour prendre parti, faute de quoi ils seraient réputés démissionnaires. À l’égard des derniers, la déchéance était personnelle.

Mais venait alors la nécessité de pourvoir au remplacement des députés démissionnaires ; comment y devait-on procéder? d’après quels principes ? suivant quelle loi ?

« Une question grave se présente, disait