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naître et de se déclarer son sujet ! Certes, s’il y avait homme en France pour qui la vie du duc de Bourbon dût être précieuse, pour qui la mort du duc de Bourbon fût un coup sensible, dans la crise où nous nous trouvions, c’était notre roi d’hier. Combien n’aurait-il pas été plus facile, si l’ombre même du doute eût été possible, de rétorquer l’accusation et d’imputer l’assassinat prétendu à la vengeance de quelques légitimistes furieux et au désespoir ? Mais que répondre dans l’une ou l’autre hypothèse à ce papier écrit de la propre main du duc, et trouvé dans sa propre cheminée, parmi d’autres papiers qu’il y avait jetés pêle-mêle, la veille de sa mort ; c’était une proclamation adressée aux habitants de Saint-Leu et conçue en ces termes ?

« Saint-Leu et ses dépendances appartiennent à votre roi Louis-Philippe ; ne pillez ni ne brûlez le château, ni le village ; ne faites de mal à personne, ni à mes amis, ni à mes gens. On vous a égaré sur mon compte. Je n’ai qu’à mourir en souhaitant bonheur et prospérité au peuple français et à ma patrie.

p.-j. henri de bourbon, prince de condé.