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réponse à M. Guizot, qu’au sein du précédent ministère, le dissentiment n’avait pas porté sur une question de principes, ni moins encore sur la question de savoir s’il fallait poursuivre ou clore la révolution, mais uniquement sur le degré de confiance qu’on devait avoir dans l’état des esprits, dans la sagesse et la modération du parti vainqueur ; qu’après des débats dont rien n’avait troublé l’harmonie et l’aménité, on était convenu, d’un commun accord, que les plus confiants étaient ceux qui devaient, en retour, inspirer aux esprits le plus de confiance, et, par là, les mieux contenir, les mieux diriger dans la bonne voie ; que, du reste, rien ne serait changé ni dans les vues, ni dans la conduite, et qu’il ne fallait voir, dans les changements intervenus, rien de plus que ce qui s’y trouvait en réalité, plus d’unité, plus d’ensemble, plus de support mutuel.

Comment fut reçue cette homélie pateline, on en put bientôt juger par l’événement.

Vint, en effet, presque au lendemain, l’élection du président. Sous le couvert de l’extrême gauche, le ministère portait M. Girod (de l’Ain), magistrat respectable, homme aimé et considéré. Il n’obtint que 60 voix ; M. Perier fut élu par 180. Opposé