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tutionnelle et aux lois du royaume. » Qu’il était bien loin de notre pensée de transformer les évêques en délateurs et les confessionnaux en bureaux d’espionnage.

Cette explication suffit, et toute résistance cessa. Le nœud n’était pas gordien, et pour en venir à bout, il n’y fallait pas l’épée d’Alexandre.

En quittant l’hôtel ministériel le 3 novembre, après cinquante et un jours d’administration, je remis au roi la copie d’un travail régulièrement dressé sur l’état politique des diocèses ; et je pus lui garantir que partout les rapports entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique étaient ou restés ou rentrés dans l’ordre ; que sur 28338 prêtres, 300 seulement avaient donné lieu à quelques plaintes ; que sur 83 diocèses, il ne s’en trouvait plus que 22 en retard quant au Domine salvum, dont 43 annonçaient leur soumission prochaine, et 9 n’attendaient plus qu’un signal demandé à Rome, qui n’avait garde de se faire prier.

Je laissais par conséquent, sur ce point comme sur tout autre, les affaires en bon train et sur un bon pied.