Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au comble de l’indignation ; tous les ministres, même les plus modérés, criaient à l’envi qu’il fallait faire un exemple, un grand exemple.

Mais cela était bientôt dit.

Que faire?

Nous n’avions pas qualité apparemment pour déposer des évêques régulièrement nommés, régulièrement, canoniquement institués.

Différer indéfiniment leur installation et les prendre, en quelque sorte, par famine, il aurait fallu pour cela s’entendre avec les chapitres, avec les vicaires capitulaires qui, sans doute, ne s’y seraient pas prêtés, en supposant qu’ils en eussent le droit.

L’affaire ayant été débattue avant mon arrivée, l’un des membres du conseil, M. Dupin, je crois, avait ouvert l’avis de faire saisir le revenu épiscopal jusqu’à prestation de serment, et cet avis semblait prévaloir.

Je m’y refusai péremptoirement. C’était un pur acte de violence, c’était agir sans l’apparence du droit, c’était chose sans exemple, sans antécédents qu’on pût invoquer avec l’ombre même d’une analogie. Prévoyant l’orage, j’avais préparé sur ce sujet un petit travail sans réplique, et, la discus-