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accueillir la demande du culte israélite, en instance pour obtenir d’être désormais salarié par l’État, comme tous les autres cultes officiellement reconnus, ce qui n’était que juste et raisonnable.

Pour bien attester enfin que, tout en respectant jusqu’au dernier scrupule les droits du clergé, je n’entendais pas laisser porter atteinte aux droits de l’État, je fis une exécution sur trois aumôniers placés par mon prédécesseur dans trois collèges de Paris.

Ces jeunes ecclésiastiques entretenaient une correspondance régulière avec M. l’archevêque de Paris, et lui dénonçaient avec une grande virulence leurs collèges et leurs professeurs, comme autant de foyers d’impiété et de corruption. Leur correspondance ayant été communiquée aux journaux ultra-catholiques, publiée et faisant grand bruit dans tous les partis, je les fis appeler et leur dis gravement :

« Vous rendez compte, ce me semble, à M. l’archevêque de Paris de l’état de l’enseignement dans vos collèges respectifs. J’ai lieu de me plaindre de n’en être informé que par les journaux. Je ne saurais admettre un tel droit que sous ces trois conditions, dont la simple délicatesse aurait dû vous avertir :