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publiques, pouvait rendre de plus en plus difficile le rétablissement d’abord, puis le maintien de l’ordre public.

Ceux qui se rappellent quelle était, à l’époque dont je parle, l’attitude des princes de notre Église, quel était, entre autres, le langage tenu, même en chaire, par l’archevêque de Paris, M. de Quélen ; ceux qui n’ont point tout à fait oublié le journal l’Avenir, et ces feuilles brûlantes, écrites, signées ou dirigées par M. l’abbé de Lamennais, devenu fougueux démagogue de fougueux révolutionnaire qu’il avait été jusque-là, ne trouveront certainement pas que j’exagère.

Comme il était impossible de rien faire et de rien changer à l’Église, placée, par sa propre nature et par le Concordat, heureusement à l’abri de toute atteinte, la difficulté de bien vivre, ou même simplement de vivre avec notre clergé tel que l’avaient fait les antécédents de quinze années, était, pour notre nouveau gouvernement, une affaire de conduite, de prudence et de temps.

Voici comment je l’entendais :

1° Éviter avec soin le moindre tort envers le clergé ; ne lui donner aucun sujet de plainte réel ou simplement apparent ;