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L’ordonnance qui conférait cette chaire à M. Rossi fut signée par le roi avant mon départ ; mais M. Rossi ne l’occupa point, mon successeur n’ayant pas jugé à propos de contresigner.

Même chose ou à peu près m’arriva quant aux facultés de médecine.

Les ordonnances de M. Corbière, leurs conséquences et ses choix, avaient mis ces facultés dans un état de désarroi auquel le ministère Martignac s’était en vain efforcé de porter remède. L’enquête qu’il avait provoquée n’ayant abouti qu’à des querelles interminables, des récriminations incessantes et des projets contradictoires, force étant d’y pourvoir enfin, une commission avait été nommée pour préparer le travail ; mais, en attendant, je crus bien faire de déférer aux vœux du conseil et du corps médical de Paris, en créant une chaire de plus, une chaire de pathologie dont le titulaire devait être M. Broussais, alors dans tout l’éclat de sa renommée. Je cédai d’autant plus volontiers à ce vœu que j’avais été, sur un tout autre terrain, son énergique contradicteur. J’en fis au roi la proposition, il l’agréa, l’ordonnance fut signée ; mais elle eut, je ne sais pourquoi, le même sort que l’ordonnance relative à M. Rossi : restée