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dans leur position actuelle, quels que fussent leur défaut de mérite et leur impopularité, tous ceux qui l’auraient régulièrement obtenue, et d’exclure rigoureusement tous ceux qui n’y seraient parvenus qu’au mépris des conditions universitaires. Je n’évitai par là les reproches ni des uns ni des autres, moins encore ceux de leurs familles et de leurs protecteurs ; mais je tins ferme, et j’étendis à mon grand regret le principe d’exclusion jusqu’à l’abbé Nicole, ami de M. de Richelieu, rentré avec lui en 1814, et commensal de madame de Montcalm, sa sœur. Invité par cette dame, dont je n’avais pas l’honneur d’être connu, à me présenter chez elle et à l’entendre, j’en courus les risques et je n’en sortis pas sans lui avoir fait comprendre et presque approuver mes motifs. Il est vrai que je lui promis, de mon propre mouvement, une large compensation ; je lui promis d’engager le roi à proposer l’abbé Nicole pour le premier évêché qui viendrait à vaquer ; comme c’était un fort bon choix, je ne m’en fis aucun scrupule ; mais, longtemps avant l’échéance de cette promesse, j’avais quitté le ministère.

En sens inverse, les instances n’étaient pas moindres et je n’étais pas moins pressé par les