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téger l’établissement lui-même contre les assauts que l’esprit révolutionnaire se préparait à lui livrer.

C’était bien assez à coup sûr.

Sur le premier point nulle vraie difficulté. Le plus fort était fait. Confié, tant qu’a duré le ministère Martignac, à l’activité habile et énergique de M. de Vatimesnil, le terrain était à peu près déblayé. Les méfaits, grands ou petits, des administrations précédentes avaient trouvé à qui parler. Il convient d’ajouter ici que le successeur de M. de Vatimesnil, quel qu’il soit devenu depuis, n’avait point d’abord quitté la bonne voie, et, dès lors, il ne me restait plus à moi-même qu’à suivre ces sages exemples, ou plutôt, puisque je le pouvais, qu’à faire enfin ce que le peu de crédit du ministère Martignac dans les hauts lieux, et la défiance qu’il inspirait au maître ne lui avait pas permis d’entreprendre.

On sait que l’École normale, ce grand séminaire du professorat universitaire, cette pépinière de l’avenir, fondée dès 1808 par le décret impérial, avait été supprimée d’un trait de plume, en 1821, sous prétexte de philosophisme, de jacobinisme, d’athéisme et autres ismes fort à la mode en ce temps-là ; on sait qu’elle avait été remplacée par quelques douzaines de succursales in-