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qui auront soutenu leur drapeau, et derrière lesquels les gens de bon sens se rallieront avec zèle. Si vous leur demandez de mettre leur drapeau dans leur poche et de faire chorus avec les braillards, qui vous viendra en aide au moment du danger, et à quoi vous seront-ils bons ? »

Le premier moment d’humeur passé, au fond le roi était de mon avis, nous nous quittâmes bons amis. Je quittai moi-même, le même jour, l’hôtel de la rue de Grenelle, non sans quelque regret, j’en conviens.

Ce n’était pas le ministère que je regrettais ; l’ambition n’a jamais été ni mon fort ni mon faible ; ce n’était pas non plus la position que j’occupais, on a pu voir que je ne m’étais point fait illusion sur ce qu’elle avait nécessairement de fâcheux et de précaire ; mais je m’étais chargé, comme on l’a vu, avec un dévouement qui n’était pas sans quelque patriotisme, de protéger contre l’entraînement révolutionnaire trois départements dont l’existence même était plus ou moins compromise :

Le Conseil d’État ;

L’Université ;