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Ce fut un véritable succès dont j’eus ma petite part.

Ce projet de loi sur la presse, très mal fagoté de tous points, et fort maltraité dans la discussion, sortit blessé à mort de la Chambre des députés, bien que l’amendement sur le jury eût été rejeté. La Chambre des pairs l’acheva ; mais, avant de mourir, il avait fait un petit. Son dernier article prorogeait d’un an la censure sur les journaux et les écrits périodiques. Durant le fort du combat, il en fut détaché et devint fort irrégulièrement un projet de loi à part. Admis, sous cette forme, par mes nouveaux amis, il fut combattu par les anciens, et moi-même je l’attaquai à la Chambre des pairs avec beaucoup de vivacité. J’avais tort assurément. La liberté des journaux était impossible en présence de cinq cent mille étrangers ; mais, si l’attaque ne réussit pas, elle me réussit, et mon incartade fut écoutée avec faveur.

Le projet de loi sur le Concordat ne vint point à discussion. Après de vifs et longs démêlés, le ministre et la commission ne parvinrent point à s’entendre, et bientôt après le Concordat lui-même fut abandonné. C’était l’enfant chéri de M. de Blacas, alors exilé à l’ambassade de Rome ; c’était une