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dans ce bon et beau lieu, sous le toit du meilleur des hommes. J’y avais rencontré, l’année précédente, le célèbre Bentham, l’ami, le patron philosophique de mon ami Dumont, mais dont la personne, à vrai dire, ne me convint pas beaucoup plus que son système utilitaire. J’y avais conduit un jeune Américain, M. Ticknor, recommandé à madame de Staël par Jefferson, et qui s’est acquis, depuis, dans les lettres, une réputation méritée. M. Ticknor est aujourd’hui l’honneur et l’ornement de la ville de Boston, restée, elle-même, l’honneur et l’ornement de l’Amérique du Nord. J’aurai plus d’une fois occasion de consacrer un souvenir à cet ancien et fidèle ami.

Durant mon second séjour à Lagrange, j’y rencontrai, pour la première fois, le jeune Ary Scheffer, qui promettait dès lors en tout genre ce qu’il a tenu, sans parler d’autres personnages dont le nom m’échappe en ce moment.

Les élections nous ramenèrent tous à Paris, et me conduisirent moi-même à Évreux.

C’était le coup d’essai de la loi du 5 février. Il fut heureux ultra petita. S’il n’introduisit dans la Chambre des députés que des hommes naturellement appelés à y figurer, si même aucun nom