un peu style réfugié, pour me servir de l’expression technique.
De Pescia, nous allâmes à Lucques, où nous ne passâmes que quelques heures. C’est une petite ville qui n’offrait alors et probablement n’offre encore aujourd’hui rien de curieux que l’empreinte gardée du régime impérial comme le sable garde l’empreinte du pied. La princesse Élisa, autrement dit madame Bacciochi, l’avait modelée sur le Saint-Cloud ou le Compiègne de son frère, et telle elle l’avait laissée, telle nous la retrouvâmes en 1816, telle je l’ai retrouvée depuis en 1840. Nous trouvâmes à Lucques plusieurs personnes dignes de figurer sur un théâtre plus élevé j’ai regret de ne pas me rappeler leurs noms.
Revenue à Pise, madame de Staël finit par s’y ennuyer un peu, et, dès le premier souffle du printemps, elle transféra son établissement à Florence.
La société était aussi brillante à Florence qu’elle était triste et sévère à Pise. Là, comme dans toutes les capitales petites ou grandes, le mouvement social, si l’on ose ainsi parler, se partageait entre les étrangers et les indigènes. Les étrangers, les Anglais surtout, à qui le continent avait été si longtemps interdit, foisonnaient en