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demain de notre départ, vers le milieu de la nuit.

Mon contrat de mariage fut dressé par le notaire du lieu, M. Bory, et, tandis qu’il y procédait, je fis mon début à Genève, et j’y fus présenté à tout ce qui formait alors l’honneur et l’éclat de cette glorieuse petite République.

Je connaissais déjà M. Sismondi ; je l’avais souvent rencontré à Paris ; je connaissais M. Pictet Diodati, membre du Corps législatif en France, et qui passait pour avoir hésité quelque temps dans le choix entre ses deux patries.

Madame Rilliet Huber me reçut avec empressement. C’était l’amie d’enfance de madame de Staël, et sa maison, tant qu’elle a vécu, n’a jamais cessé d’être la nôtre.

Je fis connaissance avec Frédéric de Chateauvieux, avec le professeur Pictet et M. Vernet, son gendre, M. Dumont, l’ami de Mirabeau, M. Bellot, l’ami de M. Dumont, et plusieurs autres personnages distingués dont j’aurai, plus tard et souvent, l’occasion de parler.

Je ne passai que deux ou trois jours à Coppet, et, pendant ces deux ou trois jours, je n’allai que deux fois à Genève ; mais ce fut assez, disposé comme je l’étais, pour m’y attacher sincèrement.