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On m’avait mis entre les mains d’un précepteur. Il se nommait M. Guillobé. Il avait élevé MM. de Bondy et M. de Boulogne, fils du fermier général de ce nom. Il avait voyagé en Angleterre, en Écosse et en Irlande avec M. de Boulogne, et de compagnie avec un homme estimé de son temps, M. Baert, auteur d’un livre sur l’Angleterre qui conserve encore une certaine réputation. M. Guillobé était honnête, instruit, sensé. Je lui dois beaucoup, et je conserve pour sa mémoire beaucoup d’affection et de respect.

M. Guillobé, né à Loches en Touraine, d’une famille honnête et modeste, au sein de laquelle j’ai passé des moments très agréables, était lié avec plusieurs des députés d’Indre-et-Loire à la Convention nationale. J’ai assisté avec lui aux dernières séances de cette assemblée, qui touchait aux derniers moments de sa triste carrière, et ne travaillait plus qu’à régler les conséquences de son triste testament.

Durant le cours des dix-huit mois que ma mère passa tant à Paris qu’à Boulogne, sa maison était fréquentée par tout ce qui restait de la société qu’elle avait connue autrefois, c’est-à-dire il y avait trois ou quatre ans, et par un certain mélange de ce