faut bien, néanmoins, puisque le procès-verbal, place cette séance non pour le premier, mais pour le dernier jour du procès, à l’issue des plaidoiries ; mais tout en reconnaissant mon erreur, c’est ma raison qui se soumet ; ma mémoire reste intraitable et, je le répète, si je ne consultais qu’elle, je prêterais serment contre le procès-verbal. Cela fait trembler pour la justice humaine. À quoi tiennent ses décisions et le sort des accusés ?
Je n’entrerai dans aucun détail sur la partie publique du procès. Tous les historiens en ont rendu compte ; le Moniteur est dans toutes les bibliothèques. Dès le premier jour, m’entretenant avec Lanjuinais, qui siégeait à côté de moi, il m’invita à venir le soir chez lui, pour causer avec quelques collègues de l’état de l’affaire et de la conduite à tenir. J’acceptai avec empressement. La réunion ne fut pas nombreuse, car elle se réduisit au maître du logis, à M. Porcher de Richebourg et à moi ; les autres, s’il y en avait eu d’autres, s’étant apparemment ravisés.
Nous nous mîmes promptement d’accord sur le résultat définitif. La condamnation étant certaine, nous convînmes de voter pour toute peine inférieure à la peine capitale, qui aurait chance de réunir le