de longues années, car il n’est mort que dans un âge très avancé il existait encore, bien infirme et bien impotent lorsque j’étais ambassadeur à Londres, et m’honorait de ses conseils.
Je dirai peu dé chose de M. de Humboldt ; tout le monde l’a connu en France, où il a résidé pendant tant d’années. C’était, sans doute, et c’est encore (car il existe au moment où j’écris ces lignes) un homme extraordinaire, d’un savoir universel, d’une activité prodigieuse, et de qui l’on peut dire que rien ni personne ne lui était étranger, mais un homme dont la société n’était pas tout à fait sûre, un peu malicieux, un peu tracassier, fort meddling comme disent les Anglais, et au fait des moindres caquets de la moindre ville des deux mondes, comme des moindres secrets, des moindres opérations de la nature. Sa conversation, très instructive, était accablante, parce qu’elle était intarissable, surchargée de faits et d’allusions de tout genre, coupée de parenthèses innombrables et interminables, et finissait par devenir fastidieuse, à force de compliments prodigués indistinctement à tout venant. Je n’ai point connu son frère, bien qu’il fût alors à Paris, où il se montra le grand adversaire de la France ; c’était, tout le monde en